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La créativité en magie

Découvrez notre nouvel épisode de Détours de magie avec Feodor sur la créativité en magie !


Résumé de la vidéo :


La vidéo aborde la créativité dans le domaine de la magie et du mentalisme, en se concentrant sur le processus de création de Feodor.

Le Processus de Création

  • Pierre Onfroy n'a pas un processus de création unique et défini, mais plutôt une multitude de méthodes.
  • Depuis environ 4 ou 5 ans, il n'a plus du tout peur de la page blanche et trouve que les idées lui viennent très facilement. Il peut trouver l'inspiration partout, en lisant un livre ou en regardant un film.
  • Étant très imprégné par le mentalisme (près de 10 ans sans idée de magie), la quasi-totalité de ses idées sont des idées de mentalisme, et faire les liens est devenu automatique.
  • Il souligne que pour avoir une bonne idée, il faut en avoir une centaine qui ne sont pas terribles. Avoir des idées est la première étape, mais il faut ensuite les concrétiser.
  • Il existe principalement deux méthodes pour trouver des idées : soit partir de la méthode, soit partir de l'effet. Pierre Onfroy a trouvé de très bonnes idées en utilisant les deux approches.

Exemples de Création et Méthodes

  • En partant de la méthode, par exemple en manipulant des petits papiers comme on le ferait avec des pièces de monnaie, il a pu découvrir de nouveaux "changes", techniques ou "passes".
  • Il a développé la capacité de voir le potentiel d'une idée et de savoir très vite si elle est intéressante ou s'il faut continuer de creuser. Il arrive également à savoir si une idée "sort des sentiers battus" ou si le chemin pour y arriver a déjà été emprunté par d'autres.
  • Certaines idées sont des "tâches de fond" qui peuvent prendre beaucoup de temps à se concrétiser. Il donne l'exemple d'une idée qui lui a pris 6 à 7 ans : coupler le "temps d'avance" et le "swami" (écriture secrète / pocket writing), deux principes qu'il utilise énormément mais qu'il était difficile de réunir dans une routine. L'idée lui est venue d'un coup après des années.
  • Il donne un exemple de routine utilisant cette combinaison : sa routine "Elementary". Il y observe une personne (par exemple dans un bar), imagine des détails sur sa vie, puis l'aborde pour lui demander de parler d'elle (nom, passions). Il propose ensuite de deviner quelque chose que personne ne sait, comme le métier de ses rêves. Le spectateur dit le métier (ex: pilote), il l'écrit sur un papier, et le papier révélé correspond. Ensuite, en sortant un papier de son portefeuille avec d'autres papiers, il montre qu'il avait prédit d'autres détails donnés par le spectateur (âge, passions). Il explique que le papier utilisé initialement pour écrire le métier des rêves est un papier pré-rempli, et qu'il y a un échange de papier qui se fait ("change le papier pilote contre celui sur lequel il y a tout marqué"). Il a désormais 3 ou 4 routines utilisant cette même "chorégraphie" avec différentes présentations. Il note qu'ici, il est parti de la méthode (la combinaison temps d'avance/swami/pocket writing) pour trouver un effet.
  • Il est particulièrement fier de son travail sur le forçage "PATEO". C'est un livret PDF où il présente des trouvailles sur ce forçage. Cette idée lui a procuré beaucoup de joie car il n'a jamais aimé ce forçage, le considérant comme "l'équivoque du pauvre" et réservé aux "professionnels feignants" ou aux débutants.
  • Son approche a été de se poser la question de pourquoi il n'aimait pas le "PATEO" et comment il pourrait le rendre aimable. Pour lui, la procédure est fastidieuse et difficile à justifier car elle met le magicien à égalité avec le spectateur (50% des décisions sur le choix des objets à éliminer).
  • La question clé qu'il s'est posée était : "Qu'est-ce qui dans la vie de tous les jours pourrait faire penser à cette procédure ?". La réponse lui est venue immédiatement : une situation d'égalité, une négociation de couple, notamment pour choisir un film sur Netflix.
  • Il a développé un scénario où il raconte l'expérience universelle de ne pas être d'accord avec son conjoint sur le choix d'un film. La solution trouvée dans ce scénario est de mettre les films/séries dans les favoris d'un compte commun, puis chacun à son tour en propose deux que l'autre doit éliminer. Ce scénario donne une logique et un sens à la procédure du "Pathéo" pour le spectateur. Il est fier d'avoir trouvé un sens à un forçage sur lequel beaucoup de magiciens se sont penchés.
  • Selon lui, le plus dur dans le processus de création est de trouver la bonne question à se poser. Cela implique de s'intéresser aux procédures ou aux outils et de se placer du point de vue du spectateur.

Procédures Acceptables, Souhaitables et Nécessaires

  • Le mentalisme utilise souvent des procédures (ex: "pense à quelque chose, note-le") qui peuvent être acceptables mais dont les justifications sont souvent faibles ("note-le pour être sûr de bien le graver dans ton esprit").
  • Tout l'enjeu pour lui est de passer d'une procédure acceptable à une procédure qui est souhaitable au bénéfice du spectateur.
  • Il donne un exemple pour illustrer cela : au lieu de demander à quelqu'un d'écrire le prénom d'un proche sur un papier blanc (procédure acceptable, mais le spectateur peut se demander pourquoi), il demande si le spectateur a un objet ayant appartenu à cette personne. Si non (ce qui est souvent le cas), il propose d'en créer un, sortant alors un vieux ticket de parking qu'il a conçu pour qu'il n'y ait qu'une seule zone où écrire. L'acte d'écrire devient alors nécessaire car il essaie d'improviser et de répondre au besoin.
  • Il parle également de sa création "Faux Jeton", née de la recherche d'une solution binaire portable pour la détection de mensonge.
  • Il a donc créé deux petits jetons aimantés avec des symboles universels (croix rouge et coche verte) qui tiennent dans un portefeuille. Cela lui permet de présenter le "vrai" ou le "faux" à volonté. Il aime que ce soit fin, portable, visible de loin et universel.
  • Il mentionne un autre accessoire qu'il aime, "Icebreaker" de Francis Girola, un jeu de cartes avec des affirmations pour la détection de mensonge, dont la solution est élégante. Cependant, il trouve qu'il ressemble trop à un jeu de société, ce qui peut nuire à la crédibilité en tant que détecteur de mensonge.
  • Avec ses jetons "Faux Jeton", il peut commencer par des questions ouvertes et libres, puis si le spectateur manque d'imagination pour trouver des affirmations intéressantes, il utilise des cartes (comme celles d'"Icebreaker") comme un outil pour aider le spectateur à trouver des idées. La procédure des cartes, au lieu d'être une contrainte imposée, devient un service rendu au spectateur, la rendant désirable.


Qu’est-ce que le mentalisme ?