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Le statut d’intermittent du spectacle

Le statut d’intermittent du spectacle est un régime emblématique du secteur culturel français. Il concerne les artistes et techniciens qui alternent périodes d’emploi et de chômage. Conçu pour répondre à la précarité de ces métiers, ce statut permet d’accéder à un système d’assurance chômage adapté aux réalités du spectacle vivant, de l’audiovisuel, du cinéma ou de la musique. Mais comment fonctionne-t-il exactement ? Qui peut en bénéficier ? Quels sont ses avantages et ses contraintes ? Voici un tour d’horizon de ce statut.


Qu’est-ce que le statut d’intermittent du spectacle ?

Contrairement à une idée reçue, “intermittent du spectacle” n’est pas un contrat de travail, mais un régime d’indemnisation spécifique de l’assurance chômage, géré par Pôle Emploi.

Il concerne deux grandes catégories :

  • Les artistes (musiciens, comédiens, danseurs, magiciens, etc.)
  • Les techniciens du spectacle (régisseurs, éclairagistes, cadreurs, etc.)


Ces professionnels enchaînent des contrats courts dits CDDU (contrats à durée déterminée d’usage), et entre deux missions, ils peuvent toucher une allocation chômage spécifique appelée ARE – Intermittents.


Quelles sont les conditions pour y accéder ?


Pour ouvrir des droits à l’intermittence, il faut :

✅ Être inscrit à Pôle Emploi

✅ Avoir travaillé au moins 507 heures sur les 12 derniers mois

✅ Avoir exercé dans un cadre déclaré : il faut que les contrats soient légaux et enregistrés (paie, cotisations sociales, …)


Un cachet = une journée de travail, mais certains cachets peuvent compter pour 12 heures (spectacle vivant) ou 8 heures (audiovisuel), ce qui aide à atteindre les 507 heures.


Quels sont les avantages du statut ?


🎭 Une indemnisation adaptée : Le régime ARE intermittent vous indemnise entre deux contrats, ce qui permet de sécuriser votre parcours artistique.

📆 Une meilleure visibilité sur l’année : Vous pouvez planifier vos projets même si les contrats sont irréguliers.

👩‍🎤 Une reconnaissance de votre activité artistique : C’est un statut valorisant, notamment dans les démarches auprès des institutions culturelles.

🩺 Accès à la sécurité sociale (maladie, retraite, etc.) comme tout salarié.


Quels sont les inconvénients ?


❗ Une pression constante pour renouveler ses droits : Tous les ans, il faut justifier à nouveau de 507 heures. Cela peut être stressant.

📉 Une précarité toujours présente : L’indemnisation compense les périodes creuses, mais le revenu reste irrégulier.

💻 Des démarches administratives lourdes : Contrats, bulletins de paie, déclarations, renouvellements… Cela demande rigueur et organisation.

🚫 Exclusions possibles : Si vous ne faites pas assez d’heures ou si vous ne travaillez pas avec des structures qui embauchent correctement, vous ne pouvez pas entrer dans le régime.


Quelques conseils pour y accéder


  1. Multipliez les employeurs : Ne vous limitez pas à une seule structure, diversifiez vos contrats.
  2. Tenez un tableau de vos heures (avec les noms d’employeurs, les dates, le type de contrat).
  3. Travaillez avec des structures déclarantes (associations, sociétés de production, etc.).
  4. Pensez à l’intermittence dès vos débuts, pour construire un volume horaire suffisant sur l’année.
  5. Faites-vous accompagner : Pôle Emploi Spectacle, les syndicats ou des comptables spécialisés peuvent vous aider.


Le renouvellement annuel

Une fois les droits ouverts, vous entrez dans une période appelée “annexe 8” (techniciens) ou “annexe 10” (artistes) du régime d’assurance chômage. Vous touchez alors une allocation journalière chaque mois, tant que vous ne dépassez pas un certain plafond d’heures rémunérées.

Chaque année, un bilan est fait pour savoir si vous avez à nouveau 507 heures. Si c’est le cas : vos droits sont renouvelés. Sinon : vous sortez du régime.


Conclusion

Le statut d’intermittent du spectacle est un outil précieux pour les artistes et techniciens. Il offre une protection sociale, une forme de continuité de revenus et reconnaît la spécificité du travail artistique. Mais il demande une organisation rigoureuse, de la régularité dans l’emploi, et un réseau actif. Pour ceux qui s’y engagent, c’est une porte d’entrée vers une pratique professionnelle de leur art, avec un filet de sécurité bienvenu dans un secteur souvent instable.

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